Phare des Barges

Caractéristiques nautiques

Coordonnées géographiques  :
46° 29,689’ N – 1° 50,498’ W (WGS 84)

Hauteur totale : 31,30 mètres

Portée : l’optique tournante du phare positionnée à une hauteur de 27 mètres est constituée de quatre lentilles, émettant deux éclats rouges toutes les 10 secondes. Sa portée géographique est de 13,50 milles. D’une puissance lumineuse de 7000 candélas, ses éclats sont visibles sur 360 °.

Le phare ne se visite pas.

Description

Ce phare en mer est situé à l’ouest du port des Sables d’Olonne, à 2 100 mètres de la côte, sur le plateau de la Grande-Barge d’Olonne.
La tour est légèrement tronconique élargie à la partie inférieure, avec un diamètre à la base de 12,00 mètres et de 6,50 mètres à la partie supérieure.
Le feu est allumé le 14 octobre 1861.
Ce phare était gardienné jusqu’en 1971, année de son automatisation.
Il est le premier phare français à être automatisé.

Construction

Fondé sur un rocher très dangereux pour la navigation, l’ouvrage a nécessité, pour sa construction la réalisation de deux petites digues de protection.

Charles Marin, ingénieur des ponts et chaussées, est chargé de sa construction.

"Le phare des Barges est construit d’après le type adopté pour les phares en mer de troisième ordre. Il consiste en une tour ayant 24,81 mètres de hauteur au dessus du niveau moyen du rocher, surmontée d’une tourelle en maçonnerie (…), et d’une lanterne qui porte le plan focal à 23,16 mètres au dessus des plus hautes mers d’équinoxe, soit à 27,66 mètres au dessus du rocher (…). Le seuil de la porte d’entrée est placé à 4 mètres au dessus des plus hautes mers, et là commence la tour creuse ayant 3,50 mètres de diamètre intérieur, divisée en cinq étages par des voûtes en briques, et dont les murs en pierres de taille de granit ont 1,50 mètres d’épaisseur à la base et 0,77 mètres au sommet. La porte s’ouvre au nord dans l’axe de la grande jetée, et les cinq fenêtres éclairant chaque étage sont placées au sud.
La tour est terminée par une forte corniche surmontée d’une balustrade, toutes deux en granit, et au centre de la plateforme s’élève la tourelle en granit de 2 mètres de hauteur, de 2,50 mètres de diamètre intérieur et de 0,40 mètre d’épaisseur qui porte la lanterne.
"

Extrait des annales des ponts et chaussées, Mémoires Tome VI, rapport de Charles Marin.

Modernisation

1970-1971 : mise en place d’un aérogénérateur afin d’assurer par l’intermédiaire d’une batterie tampon une alimentation continue de la lanterne. Cette modernisation correspond à son automatisation. Afin d’accéder par tous les temps, une plateforme d’hélicoptère est installée au sommet du phare. Les portées de ses feux (normal et secours) sont réduites respectivement à 17 et 11 milles nautiques. L’optique du feu normal est équipée d’une lampe aux halogènes de 80 watts 24 volts à culot A 2114 sur un chargeur 6 lampes. L’optique du feu de secours est équipée d’une lampe de 36 watts 12 volts à culot P30 S.

1994 : décision de moderniser les équipements du phare, compte tenu des vibrations occasionnées par l’aérogénérateur, provoquant une fissure importante tout le long du fût. Le choix technique retenu est le générateur solaire photovoltaïque. La tension d’utilisation étant ramenée à 12 volts, l’ensemble de l’installation est modifié. Les appareillages optiques des feux normal et secours sont conservés.
La source lumineuse du feu normal est équipée d’une lampe de 20 watts 12 volts, pour une portée lumineuse réduite à 13,5 milles nautiques.

2010 : modernisation partielle, par réalisation d’un tableau de commande, permettant l’utilisation d’une lampe HCIT 35 W/WDL à culot G12, ayant une durée de vie estimée à 2 ans.

Historique

Le plateau de la Grande-Barge est une partie saillante du cap sous-marin qui s’étend de l’Est à l’ouest jusqu’à la Basse de Vermenou à une distance de 5 km de la côte et qui, dans les grandes tempêtes, ne forme qu’une chaîne de formidables brisants continus sur cette ligne.
La construction de ce phare était demandée depuis de nombreuses années par les marins, pour signaler ces redoutables écueils d’autant plus dangereux qu’en temps de calme ils sont entièrement dissimulés à pleine mer.
Le projet du phare, approuvé par une décision ministérielle du 8 juin 1852 sur un avant-projet de M. Decharme, a été présenté le 30 juin 1853 par M. Petot, ingénieur en chef et M. Lancelin, ingénieur.
Il a été approuvé définitivement le 15 juillet 1857.
"Le phare des Barges est resté pendant cinquante ans le modèle des phares en mer. Une notice qui expliquait les différentes phases de sa construction est même diffusée aux ingénieurs (…). Le site choisi est très exposé à la mer, mais c’est le seul à présenter des roches assez homogènes pour supporter le poids de la tour. Les travaux d’arasement commencés en 1857 sont épuisants. Il faut trois saisons pour gratter ce bout de plateau et préparer la base. La première pierre est posée le 4 septembre 1860. Les blocs sont apportés puis débarqués grâce à des grues placées au plus près de la tour (…). Deux gabares de trente tonneaux, six canots, un remorqueur, six maçons, trente manœuvres, six tailleurs de pierre, deux charpentiers, et dix-huit marins, en tout 196 journées de travail de dix heures pour ces « grands travaux du XIX siècle ». A la fin on donne un grand banquet aux Sables d’Olonne pour les 260 personnes qui ont participé, de près ou de loin à la construction. La chose est finalement assez rare pour être soulignée. Chaque ouvrier reçoit alors une prime substantielle et … une photo du chef-d’œuvre. Les salles du phare s’empilent comme des assiettes : magasin des huiles, cuisine, puis les chambres. Au quatrième niveau, se trouve la chambre boisée de l’ingénieur. Spécialité française, elle doit être impeccablement tenue en toute circonstance pour symboliser le pouvoir de ce supérieur et le devoir des agents vis à vis de l’État. Les visites d’inspection une à deux fois par an, sont redoutées par dessus tout. Les remarques sur l’entretien du bâtiment ou du feu, les critiques sur le comportement des hommes, les félicitations sont notées dans un registre. L’ensemble de ces appréciations décident à terme, d’une mutation vers un lieu plus accueillant ou d’une année supplémentaire (…). D’après les dires des gardiens, le phare des Barges n’est pas finalement le pire de tous. Ici le beau temps revient plus vite, la côte semble proche et le poisson est facile à pêcher sur la jetée. Pourtant la solitude et les difficultés de ravitaillement sont bien les mêmes que dans les grands phares de Bretagne".

Extrait de "Histoire de tous les phares de France" F. Dreyer, J.C. Fichou.

Patrimoine

Depuis le 21 octobre 2011, le phare ds Barges est inscrit au titre des Monuments historiques.

Plans

Télécharger les plans du phare :

Photographies

Optique
Alban Dmerlu par Polpino

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