Police des pêches : préparation de la campagne ’civelle’ 2024/2025
En vue de la campagne civelle, la DIRM NAMO a organisé une réunion rassemblant l’ensemble des administrations partenaires disposant de prérogatives en matière de police des pêches.
Respect des obligations déclaratives et lutte contre le braconnage
Il s’agit du double objectif de la campagne de contrôle : veiller au respect des obligations déclaratives des pêcheurs professionnels et organiser la lutte contre le braconnage de civelle.
Une quarantaine d’invités ont répondu présents à cette réunion préparatoire annuelle. Les services centraux de renseignement des douanes et ceux de la gendarmerie étaient présents aux côtés des unités de contrôles sur le terrain, notamment les affaires maritimes et l’Office Français de la Biodiversité.
Des opérations inter-services menées sur le territoire
Cette réunion était l’occasion de revenir sur les opérations inter-services de 2024 coordonnées par la DIRM NAMO sur son territoire, 60 % du quota national de pêche étant affecté à la façade NAMO.
Une première opération s’est déroulée en janvier 2024 portant spécifiquement sur les activités de pêche professionnelle et mobilisant 37 agents sur 9 secteurs. Une seule infraction a été relevée pour manquement à des obligations déclaratives.
Une deuxième série de contrôles est intervenue en février 2024 contre le braconnage de la civelle dans le cadre de l’opération LAKE. Cette opération de lutte contre le trafic d’espèces sauvages, sous l’égide d’Europol, est coordonnée en France par l’OCLAESP (Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique).
Elle a mobilisé 71 agents donnant lieu à un total de 14 missions. Durant cette période, 7 individus ont été interpellés sur différents sites de braconnage de la façade.
La civelle : espèce soumise à un vaste trafic illicite international
La civelle fait l’objet d’un important trafic illicite organisé vers l’Asie par des groupes criminels qui profitent du déclin de l’anguille locale (anguilla japonica) pour alimenter les piscicultures et bénéficier ainsi de la forte valeur marchande de l’anguille sur les marchés asiatiques, pouvant atteindre 5 000 €/kg. En effet, le seul moyen de faire de l’élevage d’anguille est de se fournir en civelle sauvage. À l’heure actuelle, l’anguille ne se reproduit pas en captivité même si des chercheurs japonais sont parvenus à faire des premiers essais.
L’anguille européenne (anguilla anguilla) est classée « en danger critique d’extinction » par l’Union Internationale pour la conservation de la nature, et également inscrite à l’annexe II de la CITES, convention réglementant le commerce international. Ainsi, l’Union européenne a mis en place des quotas de pêche et a interdit l’export au-delà de ses frontières en 2010.
La DIRM NAMO, aidée des administrations partenaires, maintient depuis déjà plusieurs années un haut degré de vigilance sur cette pêcherie très encadrée.