Phare de Saint-Mathieu
Caractéristiques nautiques
Coordonnées géographiques : 48°19,791’N - 04°46,254’W (WGS 84)
Hauteur : 37 mètres
feu principal : optique tournante, un éclat blanc toutes les 15 secondes,
distance focale : 0.50 mètre, lampe : 250 watts, portée : 24 milles.
Feu auxiliaire n°1 : feu fixe blanc de direction, de portée 28 milles, aligné avec le phare de Kermorvan, distance focale : 0.90 mètre, lampe : 180 watts.
Feu auxiliaire n°2 : feu à secteurs, de portée 12 milles dans le secteur blanc et 8.5 milles dans les secteurs colorés (vert et rouge). Rythme scintillant, distance focale : 0.25 mètre, lampe : 90 watts
Description
Le phare de Saint-Mathieu est situé sur un site exceptionnel, décrit par Michelet comme "la limite extrême, la pointe, la proue de l’Ancien Monde". D’une architecture épurée (tour et soubassement en maçonnerie lisse construits en granit de l’Aber Ildut et partiellement de Kersanton), érigé dans l’enceinte d’une abbaye bénédictine pillée et détruite durant la Révolution, il englobe un somptueux panorama qui s’étend de la pointe du Raz à l’Île d’Ouessant en embrassant la chaussée des Pierres Noires et l’archipel de Molène. Tour à feu sous Louis XIV, le phare actuel date de 1835.
Historique
1250 : les moines de Saint-Mathieu dont l’abbaye vient d’être achevée, placent un fanal au sommet d’une tour afin de guider les navires en mer d’Iroise. Pendant des siècles, ils perpétueront cette tradition. S’il n’est pas considéré comme le premier phare (le Stiff est construit en 1699), il s’agit tout de même du premier feu du Finistère.
1689 : une lanterne vitrée close est installée au sommet de la tour de l’abbaye de Saint-Mathieu, à titre expérimental tout d’abord. Cette expérience est si concluante que les foyers ouverts des phares existants sont peu à peu remplacés par ce nouveau système.
1771 : le feu de Saint-Mathieu est équipé de réverbères à huile par la compagnie Tourtille Sangrain dont le fondateur est surnommé "l’illuminateur à Paris et dans quelques villes du royaume". Le feu porte dès lors à 18 milles.
24 juillet 1796 : avec la révolution et la confiscation des biens de l’Église, l’abbaye de Saint-Mathieu, alors en ruine, est vendue à Budoc Provost qui promet de ne jamais détruire la tour servant de phare (une pratique courante de l’époque pour les particuliers est d’acquérir des biens nationaux pour en récupérer les matériaux).
1821 : la tour de Saint-Mathieu voit son ancien feu fixe remplacé par un feu tournant à éclipses, le distinguant ainsi du feu fixe d’Ouessant. Ce système est composé de huit réflecteurs Lenoir avec lampes d’Argand et est, en 1825, équipé de réflecteurs paraboliques.
1830 : la Marine finance et construit une nouvelle tour ronde de 37 mètres, centrée sur un large soubassement.
15 juin 1835 : le phare actuel, classé 2ème ordre, dont la construction a duré quatre ans, est allumé. Son édification intervient pour cause de délabrement de la tour de l’abbaye. Une optique lenticulaire est installée dans le nouveau phare remplaçant le réflecteur parabolique et la lampe Argand utilisés dans la vieille abbaye.
1850 : un acte d’allégeance de la Marine est signé, intégrant Saint-Mathieu au service maritime des Ponts et chaussées.
1879 : des logements sont construits au phare.
1er janvier 1894 : le feu auxiliaire de Saint-Mathieu est allumé. Il présente un secteur blanc de seulement 3° 50’, inséré entre deux secteurs rouge et vert de 7° 30’. Aligné avec le phare de Kermorvan, il donne le relèvement du chenal du Four.
1900 : le phare de Saint-Mathieu est équipé d’un brûleur consommant un mélange de pétrole vaporisé et d’air comprimé grâce à un injecteur.
La lumière devient plus intense. L’utilisation de tels brûleurs n’était appliquée qu’aux phares habités au moins par deux gardiens.
Électrifié en mars 1932, automatisé depuis 1996, télécontrôlé depuis septembre 2005, le phare n’est plus gardienné depuis février 2006.
Une station DGPS (GPS différentiel) était opérationnelle de 2000 à 2004. Elle apportait une correction au système GPS naturel. Elle a été transférée à la station de Pont de Buis en 2002.
Patrimoine
Septembre 2005 : le phare est inscrit à l’inventaire des monuments historiques.
23 mai 2011, le ministère de la culture et de la communication prend un arrêté de protection classant le phare au titre des monuments historiques.
Plans
Télécharger les plans du phare :
Photographies
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