Phare de Nividic

Caractéristiques nautiques

Coordonnées géographiques  : 48°26,737’N - 05°09,055’W (WGS 84)
Hauteur  : 35,55 mètres
feu  : neuf scintillements rapides groupés - feu à Dels : 10 watts
Optique d’horizon

Portée  : 6 milles

Description

Le phare de Nividic, tour octogonale sur un soubassement ovoïde, est construit à l’extrémité de la pointe de Pern à Ouessant, et est essentiellement destiné à porter un signal sonore afin d’éviter les échouages, par temps de brume, des bateaux sur les roches de l’extrémité occidentale d’Ouessant.
La tour est ancrée sur la partie la plus élevée d’un récif nommé Men Garo à près de 100 mètres de la côte Ouest d’Ouessant. Elle comporte à la base un prisme vertical à section octogonale, d’une hauteur d’une dizaine de mètres sur laquelle s’élève la tour. La hauteur du sommet de la lanterne au dessus du roc de support est de 35,55 mètres.

Historique

L’état de la mer, dans les parages d’Ouessant fait que le récif de Men Garo n’est que très rarement accessible par voie d’eau. De plus, il n’est situé qu’à quelques mètres au dessus du zéro des cartes marines, il est recouvert complètement par plusieurs mètres d’eau lors des hautes mers.
Les travaux de fondation, pour la construction du phare ont été réalisés de 1912 à 1915.

Le phare de Nividic est d’emblée destiné à fonctionner de façon automatique et ne sera pas habité.
Le chantier de construction de la tourelle, commencé en 1916 se terminera en 1930.
Une fois la tour construite, une ligne aérienne est installée pour acheminer, à partir de la pointe de Pern, l’énergie nécessaire à l’alimentation du feu, du signal sonore, et des contrôles de l’automatisme. L’emploi d’un câble d’une seule portée aurait exigé des efforts de tension beaucoup trop grands, il a été nécessaire de prévoir l’installation de deux pylônes intermédiaires formant le relais. Ces pylônes sont situés sur le rocher de Ker Zu pour le premier, à 250 mètres de la tour, et sur le rocher de Concu pour le second, à 410 mètres du premier et à 275 mètres de la pointe de Pern. Les deux tours sont édifiées, comme le phare, en béton armé. 2 000 mètres de câble pesant environ six tonnes ont été mis en place sans jamais effleurer la surface de l’eau. Des systèmes de poulies et de galets de renvoi sont installés sur les pylônes intermédiaires. Le matériel de montage - treuils de déroulement et d’enroulement du câble - est mis en place à Pern. Fixations et ancrages installés, une nacelle, pour le transport du personnel d’ entretien, permet d’assurer le va-et-vient entre la tour et le phare et la mise en place des installations : un feu électrique avec une lampe de 1 500 watts et d’autre part, une sirène à air comprimé à deux pavillons, alimentée par des électrocompresseurs et, enfin, un canon de bronze, à acétylène, comme secours de sirène. L’énergie électrique envoyée au phare par les câbles du transporteur est produite à la station centrale du Créac’h à près de de deux kilomètres de la pointe de Pern. L’intérieur du premier phare automatique en mer est une prouesse technologique. Un système permet au brûleur à gaz de prendre le relais lorsque la lampe de 1500 watts s’éteint. la rupture du câble électrique est prévue : le canon peut être déclenché par ondes courtes depuis la terre.
Six ans supplémentaires de travail difficile et dangereux ont été nécessaires avant l’allumage du feu en 1936, année au cours de laquelle les agents des phares et balises inaugurent le transbordeur aérien.

La nouvelle installation de Nividic est la première réalisation de ce genre dans le monde entier. Elle fait honneur au corps des Ponts et chaussées et à la technique française. Elle est même saluée par la presse comme le "record du monde du génie français".

Le câble d’alimentation électrique disparait durant la seconde guerre mondiale, faute d’entretien. Le phare est éteint, le câble d’alimentation électrique disparait dans les eaux.

En 1952, on rétablit un feu automatique à gaz. La machinerie est obsolète. On installe alors une plateforme pour hélicoptère de cinq mètres sur cinq mètres au dessus de la lanterne pour amener plus rapidement le personnel technique.

Depuis 1996, le feu de Nividic est équipé de panneaux solaires. Il ne porte plus de signal de brume.

Patrimoine

31 décembre 2015 : le phare est inscrit à l’inventaire des monuments historiques.

20 avril 2017 : le phare est classé au titre des monuments historiques par arrêté du ministère de la culture et de la communication.

Plans

Télécharger les plans du phare :

Photographies

Vue générale
Au premier plan, le support de câble
Tempête Joachim - Décembre 2011 - Photographie : Philip Plisson
Tempête Joachim - Décembre 2011 - Photographie : Philip Plisson
Vue du ciel
Vue depuis l'île d'Ouessant
1932 : construction d'un pilône
1933 : montage de l'optique

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