Mon stage de pêche, ma « marée-découverte », un témoignage de Loup, 14 ans
Loup est un collégien de 14 ans, passionné par la pêche. Il vit à Lyon et n’a pas de connaissances dans le milieu maritime. Grâce au programme ’marée découverte’, il a pu embarquer sur un ligneur puis sur un caseyeur en Vendée. Voici son témoignage.
Loup, parle-nous de ta passion
Tous les étés, je vais en vacances en Vendée et pour mon anniversaire, au mois d’août, je monte à bord d’un bateau pour aller pêcher en mer pendant une journée. C’est mon cadeau, et j’adore ça.
A la fin de l’été dernier, je suis entré en 3e et il a fallu chercher un stage d’observation d’une semaine. Je n’avais pas beaucoup d’idées…et puis d’un coup, j’ai dit à mes parents que je voulais faire de la pêche !
Nous avons eu du mal à trouver des informations sur un tel stage, car cela s’appelle une « marée-découverte », et nous ne connaissions pas ce terme. Et en plus, dans la région lyonnaise où j’habite, il y avait peu d’informations sur ce type de stage. De fil en aiguille, nous avons trouvé un organisme qui travaille avec les marins-pêcheurs de Vendée. J’ai pu ainsi entrer en contact avec deux patrons-pêcheurs qui ont accepté de me prendre à bord, l’un pour deux jours, l’autre pour trois jours. Le stage devait avoir lieu en décembre, les dates étant fixées par le collège. En attendant, je me suis renseigné sur les techniques de pêche et aussi sur les filières pour devenir marin-pêcheur. Je m’y voyais déjà.
Comment s’est déroulé ton stage ?
La semaine était calée avant les vacances de Noël. Ma maman avait pris une semaine de congés pour m’accompagner en Vendée où nous étions hébergés par une connaissance. Le rendez-vous le lundi avait lieu très tôt, au port de l’Herbaudière à Noirmoutier, sur un ligneur. Il faisait très froid, et à part les lumières du port et du bateau, tout était noir. Bien couvert, bonnet, bottes, et coupe-vent, je suis monté à bord du bateau de pêche. Il y avait le patron-pêcheur et un jeune apprenti. Après 30 minutes de route sur l’océan, nous sommes arrivés sur la zone des lignes à relever. Le petit jour se levait, et j’ai pu observer le travail à bord.
C’était impressionnant toutes ces lignes à remonter avec tous ces poissons, surtout des bars. Et puis il fallait replacer les lignes pour le lendemain. Pas de temps mort ! Le travail s’est poursuivi plusieurs heures jusqu’au retour au port en début d’après-midi, où il fallait encore sortir tous les poissons pour les entreposer avant la vente. Le lendemain, je suis reparti sur le même bateau, mais la mer était plus agitée. Il fallait avoir le cœur bien accroché ! Ça tanguait fort.
Le mercredi, j’ai embarqué à Saint-Gilles-Croix-de-Vie sur un caseyeur, pour une pêche à la crevette. Il y avait aussi deux marins-pêcheurs sur ce bateau, qui m’ont montré beaucoup de choses, m’expliquant les procédés de pêche, et le vocabulaire spécifique à ce type de pêche. Ce jour-là, le vent soufflait vraiment fort, les creux étaient importants, et il faisait très froid. Le matériel de pilotage est très performant donc on se sent toujours en sécurité, même au milieu de l’océan, quand on ne voit presque plus les côtes. La pêche a toutefois été écourtée par le temps, il fallait rentrer avant la tempête. Je n’ai pas pu repartir les deux derniers jours car les conditions ne permettaient pas aux bateaux de sortir. Cela m’a fait réaliser que ce métier est dépendant des conditions météorologiques.
Qu’as-tu pensé de cette immersion dans le milieu de la pêche ?
J’ai apprécié mon stage, ce fut une sacrée expérience que de partir en mer si tôt le matin dans le noir ! Le métier de marin-pêcheur est un métier-passion. Il faut avoir une bonne condition physique, et il ne faut pas avoir peur de travailler dur des heures durant.
Ce que j’ai apprécié, c’est le sentiment de liberté, d’être au grand air, et dans un environnement naturel incroyable. Voir le jour se lever sur l’océan, c’est très différent d’un travail de bureau ! Ce stage m’a permis d’y voir plus clair dans mes choix d’orientation, même si je ne suis pas encore décidé. Prochaine étape : la visite d’un lycée qui propose des parcours de formation maritime. Le plus près de chez moi, c’est le lycée de la mer Paul Bousquet, à Sète.
Article rédigé par Muriel Gaultier